L'ultime bataille

auteurs :
Jean-Emile LE DORVEN - Guy TAUZIER
table des matières
La fin de la guerre à Saint-Vivien 07

 

Bombardement de Saint Vivien

Gabriel Gauthier note dans son carnet : « 8 avril terrible bombardement aérien sur Saint Vivien ». « 9 avril, bombardement aérien sur Saint Vivien. Le bourg est tout démoli ».
Saint Vivien est bombardé les 15 et 16 avril par l’aviation alliée avec toujours le même objectif : détruire le clocher abritant le poste d’observation.
Le clocher est manqué, mais la rue principale et les alentours subissent des dégâts importants. Les habitations sont quasiment toutes détruites. Le centre bourg n’est plus que ruines.

Le 13 Avril 1945, les troupes de la brigade Médoc, prennent position pour l’offensive « Opération Médoc », ayant pour but l’attaque de la forteresse de la pointe de Grave (Soulac – Le Verdon), la neutralisation des troupes allemandes et la libération de ce territoire de toute occupation. Le dispositif mis en place est constitué de trois éléments :

- à l’ouest, côté océan, 5800 hommes sous les ordres du lieutenant-colonel Reverdy.
- au centre, 3320 militaires commandés par le colonel Candau.
- A l’est, côté Gironde, le commandant Baril dispose de 3 bataillons du 34ème Régiment d’Infanterie rassemblant 2000 hommes.

Le samedi 14 avril 1945 vers 5 heures, les 11 000 hommes de la « brigade Médoc », s’élancent à 5 h 00 du matin dans l’ultime bataille contre les 4000 défenseurs allemands stationnés et confinés dans la forteresse du Médoc entre Soulac – le Verdon et la Pointe de Grave.
Le 14 avril dans la matinée, les points d’appui ennemis de Saint Vivien sont attaqués, mais au soir du 14 avril, le bilan n’est guère brillant. Le front s’étend sur une ligne Montalivet - Vensac – St Vivien – Queyrac, délimitée par le pont de la traverse et du Guâ, le pont des Paysans et le pont de la Coulisse.

Les 15 et 16 avril après de violents combats face à une résistance ennemie tenace, les troupes françaises progressent dans des conditions difficiles en raison des zones humides des marécages en eaux et des zones minées.

clocher détruit

Le 15, c’est la fin du clocher de l’église de Saint Vivien. Gabriel Gautier, note dans son carnet : « 15 avril heures (dix-sept heures) ils (les Allemands) ont fait sauter le clocher. Ils ont commencé à se retirer vers Soulac, par les routes. Vers dix-neuf heures, des soldats français sont aux Piots ».

La destruction par les Allemands est confirmée par Erwin Kindsgrab, timonier en chef du destroyer Z 24 du bataillon Narvik (stationné à Saint Vivien et dernière troupe allemande à capituler le 20 avril).

Le pont du Guâ ayant été « libéré », les chars lourds peuvent venir épauler les troupes au sol. C’est l’avancée inexorable et la libération des villages situés dans cette zone occupée.

16 avril 1945 à 14 heures, le II/34ème RI, unité du groupe « Est » progresse et entre dans Saint Vivien par le pont provisoire de la coulisse. Des échauffourées ont lieu dans le centre bourg pour la prise de la Kommandantur, comme en témoignent aujourd’hui les éclats visibles sur le monument aux Morts et l’absence de la main gauche de la statue de la Vierge de la place du 11 novembre.

Il faudra attendre 18 heures pour que le III/34ème RI s’empare du port de Saint Vivien après plus d’une heure trente de combats. L’objectif suivant est le point d’appui Sp 10 près de la digue.
Les points d’appui Up 10 et Up 10a situés près de la pointe aux Oiseaux, défendus par les troupes de la marine, tomberont au milieu de la nuit après de vifs combats.

Saint Vivien est libéré. Les troupes poursuivent leur progression vers Talais.
La population de la zone interdite -dont Saint Vivien- ayant été évacuée en majeure partie, les habitants sont peu nombreux pour accueillir les troupes libératrices.

Le passage du fossé antichar et les tirs de l’artillerie allemande ralentissent l’avancée française. Soulac et Le Verdon voient l’arrivée des unités françaises le 19 avril mais il faudra attendre le 20 avril 1945 pour que les troupes d’occupation du dernier bastion de la poche du Médoc capitulent.

Le Médoc est LIBÉRÉ.

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