Pillage dans le Vorfeld

auteurs :
Jean-Emile LE DORVEN - Guy TAUZIER
table des matières
La fin de la guerre à Saint-Vivien 05

 

mole du Verdon

Le 11 novembre, les Allemands tentent un coup de main pour se procurer des vivres à la ferme de la Grande-Canau à St Vivien. Cette tentative est repoussée par le maquis.
Le 15 novembre, c’est la création de la Landwirtschaftskompanie (compagnie agricole) composée de 20 agriculteurs français réquisitionnés, dont Gabriel Gauthier. Son but est de cultiver les terres laissées par l’évacuation, pour assurer le ravitaillement des troupes allemandes de la poche du Médoc.
A partir du 20 novembre, le pillage s’organise. Les fermes et maisons du « Vorfeld » sont vidées par les Allemands. Le reste sera pillé plus tard par des « Français ». Des vêtements provenant de ces vols sont vus sur le dos de certains hommes et femmes qui travaillent ou non pour les Allemands.

Le 27 novembre, l’artillerie française tire sur les positions allemandes de Saint Vivien. Le 10 décembre, reprise des tirs par l’artillerie allemande sur les positions françaises. L’artillerie française riposte sur les secteurs allemands.

Les troupes d’occupation savent que l’évacuation des populations civiles de la zone qui reste occupée annonce les prémices d’une attaque française inévitable. Aussi, le 12 décembre à 16 H 30, au port du Verdon, les Allemands font « sauter » la rampe de béton reliant le môle du Verdon à la terre.

la grande canau

Le 11 décembre, les agriculteurs requis sont employés à l’arrachage de betteraves et à « défaire » le maïs « qui d’ailleurs est pourri ». « Nous sommes prisonniers, menés au travail par les soldats » écrit Gabriel Gauthier.
Si la tentative de ravitaillement du 11 novembre a échoué, le 14 décembre « le major Schneider et ses hommes font une descente au château Canau où ils opèrent une razzia magistrale suivant leur méthode habituelle. »

Le 22 décembre, Gabriel Gautier mentionne que « le pillage continue. Toutes les maisons sont ouvertes à tous les temps. Pendant qu’on est au travail, ils fouillent les maisons. Les portes sont brisées, les fenêtres également. C’est honteux de ce qui se passe ». Noël 1944 se passe dans le calme de part et d’autre du no man’s land instauré.
Français et Allemands semblent, comme leurs ainés en 14/18, faire la trêve, mais sans fraternisation.
L’hiver est rude. Le gel s’installe et la neige, tombée en abondance, semble vouloir accompagner les militaires pendant un bon bout de temps

lire la suite