Saint Vivien se prépare pour la bataille

auteurs :
Jean-Emile LE DORVEN - Guy TAUZIER
table des matières
La fin de la guerre à Saint-Vivien 04

 

bordeaux Le principal point d’observation allemand de Saint Vivien est situé dans le clocher où une mitrailleuse lourde est installée. Depuis ce poste, les Allemands ont une vue à 360° sur la région. Au sud, vers Queyrac / Lesparre ; à l’ouest, vers Vendays / Vensac ; à l’est, vers Jau et l’estuaire ; au nord, vers Talais, Soulac et Le Verdon.
La circulation de tous les véhicules, autres que militaires, est interdite sur la ligne de résistance.
Courant octobre, les Allemands et le président du comité du Médoc de la Croix Rouge, Armand Achille-Fould, (propriétaire du château Beychevelle) entreprennent des pourparlers secrets en vue de l’évacuation de la population civile. Pour la Croix Rouge, l’évacuation a pour but de limiter au maximum le nombre de victimes civiles. Pour les Allemands, c’est de diminuer le nombre de « bouches à nourrir » : ce qui ne sera pas consommé par les populations, sera un surplus pour les troupes d’occupation.

Le 17 octobre, à la suite des pourparlers avec la Croix Rouge, le major allemand Leister ordonne à la moitié de la population d’évacuer le Vorfeld, avec interdiction d’emmener bétail, chevaux, charrettes, vélos, produits pharmaceutiques. Il en profite pour informer qu’un impôt au bénéfice de l’occupant sera instauré et perçu auprès de ceux qui resteront ou qui refuseront d’évacuer la zone.
Le 23 octobre, le major Leister ordonne la réquisition de 200 têtes de bétail et animaux de basse- cour.

Le 19 octobre, deux bombardiers Junker 88 du groupe Aunis effectuent leur première mission en bombardant des rassemblements motorisés à Saint Vivien et Vensac.

21 octobre, bombardement aérien de St Vivien par des avions venant de Toulouse.

bordeaux

Le 24 octobre, 1500 kg de bombes sont lancés sur le port de St Vivien. Les forces françaises et allemandes échangent des courriers concernant la préparation de l’évacuation des populations civiles du secteur.

Début novembre le bruit court qu’il faut évacuer. L’ordre arrive le 6.
Les 6, 7, 8, 9 et 10 Novembre, selon le journal de marche des forces françaises de la Pointe de Grave, « il y a suspension des armes pour permettre l’évacuation des civils ».

Soulac est évacuée le 8 et selon le carnet de Gabriel Gauthier, habitant de St Vivien « l’évacuation complète de Saint Vivien est fixée au jeudi 9 novembre, avec pour lieu de rassemblement la place de l’église à midi » (place du Maréchal Pétain à l’époque).

Contrairement au plan d’évacuation du 31 janvier 1944, l’itinéraire n’est pas celui prévu : les populations sont dirigées vers un train stationné en gare de Queyrac mais beaucoup utilisent leurs propres moyens de locomotion (à pied, vélo, auto...). La destination du train est fixée par l’autorité française : les passagers sont acheminés dans la région de Langon, La Réole (Gironde) et Marmande (Lot et Garonne) mais chacun peut se rendre où il veut dans la mesure où il a un lieu d’accueil.

D’autres sont restés ou ont refusé de partir, comme Gabriel Gauthier qui craignait, à juste titre, de voir son habitation pillée.

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