Le renforcement de la résistance

auteurs :
Jean-Emile LE DORVEN - Guy TAUZIER
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La fin de la guerre à Saint-Vivien 03

 

bordeaux

Le 27 août, les unités françaises issues de la résistance sont maintenues en périphérie de la capitale girondine, pour permettre aux troupes allemandes d’évacuer Bordeaux. Mais les troupes allemandes stationnées dans le Nord Médoc, ne veulent pas affronter les maquisards et se retranchent dans la forteresse du Verdon (entre Soulac et Le Verdon). La majeure partie des Allemands stationnés à Saint Vivien a conscience que la fin de la guerre est proche et semble soulagée, malgré le fanatisme marqué de quelques uns, dont certains officiers supérieurs.

Le 28 août, les brigades de gendarmerie de Saint Vivien et de Soulac sont évacuées sur ordre des autorités françaises.

Les Allemands réalisent bien que les troupes qui arrivent et prennent position sur une ligne Montalivet – Vensac – St Vivien – Queyrac, ne sont pas là pour faire de la figuration.

Aussi, le 30 Août, par mesure de sécurité, les Allemands détruisent les points de barrage situés sur les voies de communication, constitués par le pont de « la Coulisse » pour interdire toute relation entre Saint Vivien et Jau-Dignac et Loirac. Cette ligne de défense délimite un « no mans land » appelé par les Allemands le « Vorfeld ».

Le poste de commandement du Bataillon Narvik, commandé par le capitaine de corvette Heinz Birnbacher, est installé à Saint Vivien, non loin du Feldlazarett. (hôpital de campagne).

Milleret

Jusqu’en septembre 1944, les maquis et les nombreux groupes de résistants sont indépendants les uns des autres. Quelques-uns cherchent à se regrouper pour former une unité mais ce n’est pas la majorité. Certains même, sous couvert de la « Résistance », pillent et rançonnent les campagnes, ternissant l’image de la Résistance, la vraie. C’est pourquoi, au début septembre 1944, le colonel de Milleret (Carnot en résistance) est désigné par le général de Gaulle pour former la brigade Valmy, avec pour mission de fédérer les mouvements de résistance du Médoc car, selon ses directives, « il est temps que cesse le bordel actuel et le règne de certains chefs de bande »

C’est le lieutenant Henry du 2ème bureau de la brigade Valmy qui est envoyé le premier dans le Médoc avec pour mission de contacter les différents groupes de résistance et de présenter le projet qui, dans un premier temps, est de fédérer les groupes et de niveler l’armement détenu, puis, dans un deuxième temps, de faire signer un engagement volontaire pour la durée de la guerre aux personnels pour les intégrer dans la brigade Valmy qui dépend du détachement de l’armée de l’atlantique (DAATL) commandée par le général de Larminat.

Pour le Lieutenant Henry, le concours apporté par des résistants de la zone occupée tant de Talais, de St Vivien, ou de Vensac, par la fourniture de renseignements précieux transmis ensuite par les passeurs fut une aide considérable.

Bien entendu le but final est de mettre fin à l’occupation du Médoc par les troupes allemandes principalement cantonnées dans ce qui est appelé la poche du Médoc ou poche du Verdon ou de Grave.

Avec ce regroupement des « forces médocaines » puis l’arrivée des renforts constituant la brigade Carnot, on s’imagine bien que la situation ne peut perdurer et qu’une fin devrait intervenir, d’autant que les troupes françaises et alliées sont aux portes de l’Alsace.

Le 2 octobre, au poste de commandement, l’ordre d’opération n° 3 précise que « l’artillerie formera deux sections nomades au profit de la ligne de résistance Montalivet-l’Hôpital-Saint Vivien avec pour mission, entre autres, la destruction ou tout le moins, la neutralisation des observatoires de Saint Vivien ».

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