La vie quotidienne pendant la guerre

auteurs :
Jean-Emile LE DORVEN - Guy TAUZIER
table des matières
La fin de la guerre à Saint-Vivien 02

 

Dimanche Saint-vivien Il ne fait aucun doute que les militaires allemands comprennent que la situation est en train de changer et que la guerre prend une nouvelle tournure. Les chefs ont des ordres ne laissant aucune marge de manœuvre : il faut résister coûte que coûte.

A compter du 1er mars 1944, les Allemands interdisent toutes les sonneries de cloches.
Le 17 avril, les familles d’ouvriers partis volontairement travailler en Allemagne doivent s’inscrire en Mairie.
Quelques jours plus tard, le 25 avril, des incendies éclatent dans les forêts du littoral. La rumeur dit que ce serait une préparation de terrain pour un débarquement de troupes alliées. Des hommes de 18 à 60 ans sont requis depuis Bordeaux pour venir combattre ces feux à Montalivet et dans les communes voisines.
Le 4 mai, Michel Audoy, Vivianais, étudiant à Bordeaux est arrêté par la Gestapo comme agent de renseignement du réseau Gallia. Il décédera le 14 décembre 1944 au camp de concentration d’Hersbruck (Allemagne).
Le 23 mai, c’est un autre Vivianais, Roger Estoup, qui est arrêté par la Feldgendarmerie pour détention de journaux clandestins. Déporté au camp de concentration d’Hersbruck, il y décède le 20 décembre 1944.

L’incorporation de militaires allemands de plus en plus jeunes prive les campagnes du Reich de main-d’œuvre agricole. Pour pallier ce déficit, le préfet de la Gironde demande aux maires, par circulaire du 5 avril 1944, d’établir un recensement des ouvriers agricoles de chaque commune car le Commandement militaire allemand en France envisage d’ordonner des prélèvements importants de main-d’œuvre agricole française.

Comme l’année précédente, l’année 1944 se borne, pour la délégation spéciale, à traiter les demandes d’aide, d’assistance et de secours financiers. Aucune mention ou trace du débarquement en Normandie dans les comptes rendus des séances du 8 juin, ni dans les suivantes. Le mardi 6 juin, lorsque la population Viviennaise apprend par le bouche à oreille que les troupes alliées et françaises ont débarqué en Normandie, les habitants du Nord Médoc devront encore attendre dix mois avant de pouvoir fêter cette libération.

Le débarquement du 6 juin 1944 en Normandie nécessite de la part des Allemands une mobilisation en hommes pour tenter de faire face aux Alliés. Les unités stationnées dans le Sud-Ouest sont mobilisées, mais leur avance est retardée par la résistance française. Les troupes du Médoc sont mobilisées à l’extrême. La tension est plus que palpable.

Le 25 juillet, après plusieurs semaines de préparation, Allemands et Miliciens donnent l’assaut du maquis des Vignes Oudides de St Germain d’Esteuil à Hourtin. Les troupes allemandes (dont trois cents Hindous et Mongols rescapés de l’armée d’Afrique de Rommel) arrivent en soirée à Saint Vivien de Médoc pour fêter leur victoire.

Le 17 Août, la délégation spéciale, siégeant une dernière fois, alloue une somme de « 500 frs pour les 1300 sinistrés de Pauillac, victimes des bombardements des 4 et 5 Août » sur le dépôt d’essence de Trompeloup. Ce sera la dernière décision de la délégation qui avait été mise en place à Saint Vivien le 5 février 1941.

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