Encore un SEVESO 2 dans le Médoc ?
Nous avons déjà connu cela en Médoc, le spectre de SEVESO 2 : au début du deuxième millénaire, il y avait un projet de construction d'un port méthanier au Verdon. Ce projet a pu être évité grâce à de nombreuses expertises et à des débats et protestations publics. Les dangers potentiels pour les riverains immédiats et la région ont été jugés aussi importants que ceux qui ont conduit à la catastrophe de Seveso (Italie, 1976).
Et voilà qu'une nouvelle installation industrielle est prévue sur les bords de la Gironde, cette fois-ci à la hauteur de Blanquefort : une usine de fabrication d'ingrédients de batteries, aussi dangereux que le méthane. L'association SEPANSO a envoyé le texte suivant à ce sujet :
" La société EMME envisage d’implanter une usine sur le terminal industrialo-portuaire de Grattequina (communes de Parempuyre et Blanquefort). Il s’agit d’une usine de conversion de nickel et de cobalt en sulfates de qualité batteries, pour répondre aux besoins nationaux et européens de fabrication de voitures électriques. Ces produits qui seront travaillés, stockés, transportés sur le fleuve sont extrêmement toxiques et miscibles avec l’eau. C’est ce qui justifie le classement de cette entité en usine de type SEVESO, au degré de dangerosité le plus élevé.
Les terrains destinés à l’implantation du projet sont couverts par le PLUi de Bordeaux Métropole, approuvé le 16 décembre 2016. Trois zones du PLUi couvrent le terminal portuaire de Grattequina : la zone US13, la zone AU99 et la zone Ab. Ces terrains sont la propriété du Grand Port Maritime de Bordeaux. Aujourd’hui, le PLUi ne permet pas la réalisation de l’unité de conversion portée par la société EMME car la zone n’est pas constructible et est classée inondable. Conformément aux articles L. 153-54 à L. 153-59 du Code de l’urbanisme, le projet EMME est donc soumis à une déclaration valant mise en compatibilité du Plan Local d’Urbanisme intercommunal de Bordeaux Métropole.
Il y a tout lieu d’être inquiet quant à l’éventualité envisagée de construire une telle usine en zone inondable, compte tenu de l’ensemble des risques que cela représente pour la population, pour le fleuve Garonne et plus largement pour l’ensemble de l’estuaire de la Gironde.
De très nombreuses questions concernant ce dossier ne sont à ce jour pas abordées ou restent floues : le budget global de l’opération, l’étude hydraulique sur le niveau des eaux pris en compte, les conséquences sur les communes et rivages avoisinants, les conséquences des rejets d’eaux traitées dans la Garonne, la température de rejet, les conditions de stockage des matériaux ....
Pourtant, la procédure mise en place envisage déjà la modification du PLUi pour pouvoir bâtir à cet endroit : fait-on les choses dans le bon ordre ? Cette zone a-t-elle été classée inondable par erreur ? La réponse est non. "
Les risques potentiels liés à la construction d'une installation aussi dangereuse doivent être étudiés et pris en compte de manière approfondie. La sécurité de la population et de l'environnement devrait toujours être une priorité absolue. Il est de la responsabilité de toutes les parties concernées de s'assurer que des mesures appropriées sont prises pour protéger le bien-être de la région.