Terre de ciel et d'eau
Il est un endroit, sur le chemin de la maison de retraite, où je quitte la route principale, pour une autre, qui
file plein ouest. Elle se fraye un chemin au milieu des herbes de la pampa, dont le soleil levant argente les
plumeaux soyeux.
A gauche, un large fossé rempli d'eau miroitante; à droite, le marais, revivifié par les pluies diluviennes de ces derniers jours de tempête. J'y subodore une armada de têtards s'acharnant intensément à devenir des grenouilles. Aprés avoir traversé le petit village de Grayan, nouveau virage à angle droit, direction nord, vers Soulac. Aprés deux ou trois zigzags, la route file, rectiligne, à travers les grands pins, qui savent si bien faire mugir le vent les jours de colère.
A ma gauche, ils me séparent de la grondante masse liquide de l'océan occidental. Et, par-ci par-là, les bouquets d'or des mimosas formant aussi de véritables petites forêts dans la grande.
Le soir, sur le chemin du retour, je suis conviée à une autre symphonie. Le soleil couchant ensanglante le marais, rend folles les herbes de la pampa. Poursuivant sa lente descente, il transforme le ciel en palette multicolore, plongeant le monde dans le prélude obscur de la nuit. donne une dernière caresse à l'eau bleutée d'un petit estey. Tandis que, sournoisement, il tente d'embraser celle d'un étang.
Mais, comment ne pas s'incliner devant l'apothéose qu'il nous offre, toujours renouvelée, et pourtant jamais tout à fait la même. Tel est le Médoc bleu. S'il n' a pas le prestige de l'autre, celui des vignes, il est terre des grands espaces, et, a tellement de beauté !!!
2015
Simone Casabon (Taillan)
A gauche, un large fossé rempli d'eau miroitante; à droite, le marais, revivifié par les pluies diluviennes de ces derniers jours de tempête. J'y subodore une armada de têtards s'acharnant intensément à devenir des grenouilles. Aprés avoir traversé le petit village de Grayan, nouveau virage à angle droit, direction nord, vers Soulac. Aprés deux ou trois zigzags, la route file, rectiligne, à travers les grands pins, qui savent si bien faire mugir le vent les jours de colère.
A ma gauche, ils me séparent de la grondante masse liquide de l'océan occidental. Et, par-ci par-là, les bouquets d'or des mimosas formant aussi de véritables petites forêts dans la grande.
Le soir, sur le chemin du retour, je suis conviée à une autre symphonie. Le soleil couchant ensanglante le marais, rend folles les herbes de la pampa. Poursuivant sa lente descente, il transforme le ciel en palette multicolore, plongeant le monde dans le prélude obscur de la nuit. donne une dernière caresse à l'eau bleutée d'un petit estey. Tandis que, sournoisement, il tente d'embraser celle d'un étang.
Mais, comment ne pas s'incliner devant l'apothéose qu'il nous offre, toujours renouvelée, et pourtant jamais tout à fait la même. Tel est le Médoc bleu. S'il n' a pas le prestige de l'autre, celui des vignes, il est terre des grands espaces, et, a tellement de beauté !!!
2015
Simone Casabon (Taillan)