Le port d' Audenge

 

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audenge audenge
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C'est bien la marée basse. Voilà les bateaux privés de sortie. C'est l inconvénient de ces stations du fond du Bassin d' Arcachon, ( la baie d' Arcachon comme disent les parisiens); l'activité y est soumise aux flux et reflux des marées. Des cabanes jalonnent le port; on peut y déguster huitres, bigorneaux et autres coquillages ou crustacés. Certaines ne paient pas de mine d' autres, arborent fièrement les traditionnelles couleurs, bleue et blanche, que l'air salin et le vent de mer n' ont pas encore délavées.

Ici, commence, ou finit, le Domaine de Graveron, qui n'est autre, lui aussi, qu'une partie du delta de la Leyre. L'été, j'y ai vu les cotonniers en fleurs. Je décide de suivre un moment le sentier du littoral, qui court entre plage et chenal.

Sur la plage, un homme endormi dans la torpeur des premières chaleurs. Il fait quand même un vingt cinq degrés digne du mois de Mai. Un arbre défie le soleil, les eaux de la mer scintillent, au loin, très loin dans la brume, Sa Majesté la dune du Pyla, doit, à son habitude, faire langoureusement le gros dos. De plates et rousses prairies bordent les berges. Un arbre mort me fait penser à un crocodile qui, dressé sur ses pattes avant, piste sa proie. Je comprends son intérêt, quand j'aperçois un chevreuil, aussi roux que l'herbe, qu'inconscient du danger il broute tranquillement. Mais qu' est-ce que je raconte ! Ce n'est qu'un arbre mort.

Des canards colverts se dandinent sur l'eau, quelques téméraires voudraient bien aller nager plus loin, mais un cygne sévère les surveille. D'autres encore, sans doute affamés, montent sur la berge à la recherche de quelque gourmandise.

Le temps s'écoule, la marée monte, et les bateaux reprennent espoir de partir caracoler sur les vagues. La lumière ne va pas tarder à décliner; sur la plage, les ombres s'allongent; sur le port, elle semble déjà se retirer là-bas, vers l'ouest, où gisent tous les soleils morts. Elle baigne cependant encore, le port en amont, pour le salut du soir.

Je vais donc rentrer à la maison. A plus tard, et, merci, si vous me faites le plaisir d'une petite visite.

2015 Simone Casabon (Le Taillan)