Horizons V
Petit matin frileux dans les rues du village,
Les maisons des pêcheurs sont dejà éclairées,
Les femmes sont debout, entament leur journée
Puis s'encapuchonnent et s'en vont vers la plage.
Un vent venu du Nord soufflète leur visage,
Glisse sous leurs jupes, fait frissonner leurs corps,
Pour elles qu'importe, elles vont vers le port,
Détroquer les huîtres pour nourrir leur ménage.
Bientôt dans leur cabane un bien modeste abri,
Doigts meurtris, dos courbés, discutant ou chantant,
Elles trient les huîtres, sans s'occuper du temps,
Ces essaims de la mer, par leurs hommes cueillis.
Dans ce travail ingrat, sans confort, sans répit,
Leur souffrance est de joie et leur coeur est en fête,
Et si dans leurs propos on sent la forte tête,
L'amour les a guidées pour nourrir leurs petits.
Leur tâche terminée, elles vont admirer
Les paniers pleins d'huîtres qu'il leur faut monnayer.
Si leurs vies se règlent au rythme des marées
Ell's ont des joies simples que l'on peut leur envier.
poème : Nicole Badot (Le Verdon)
image : Sarah Wiame (Le Verdon)
2015 © Sarah Wiame, éditions CÉPHÉIDES