Madame B. et autres histoires
Ma voisine MADAME B.
L'une d'entre-elles, très particulière, fut Madame B..J'ai pris soin de ma voisine Madame B. pendant 27 ans, jusqu'à ses 96 ans.
Le père de Madame B. était un puissant courtier en vins bien fortuné ce qui permit à sa fille de bénéficier d'un enseignement dans un lycée belge. Mais le père perdit son domaine au jeu, il ne resta que quelques prés marécageux qui ne rapportaient aucun dividende.
Ainsi la charmante jeune fille dut quitter l'école pour assurer la subsistance. Elle trouva un emploi à la Poste où elle fit connaissance du riche propriétaire terrien B..
Mais Monsieur B. était un peu arriéré mental. La sœur du riche propriétaire terrien demanda pour son frère, la main de la future madame B. au Papa. Le père consentit avec joie, voyant un bon parti pour sa fille et une solution à ses problèmes financiers. Ainsi, à 17 ans, la demoiselle devint Madame B..
Pendant la nuit de noces, après tant d'énervement et d'émotion, Monsieur B. eut une crise d'épilepsie. La jeune femme fut si choquée qu'elle fit ensuite lit à part avec son jeune mari. Mais une nuit, il y eut un orage impressionnant, la jeune Madame, paniquée se réfugia dans le lit de son mari, c'est ainsi que le mariage fut consommé. Fièrement, le jeune époux proclama l'évènement à qui voulait l'entendre dans le village. Il souhaita encore plus d'orages pour se retrouver avec sa femme.
De ce rapprochement, 2 enfants vinrent au monde. Un enfant décéda à làge de 6 mois. L'autre enfant, une fille, mourut en couches à 24 ans.
Quelques années auparavant le mari avait tiré sa révérence. Madame, seule avec son père et son grand-père ne sut administrer correctement la propriété. Les biens, les uns après les autres durent être vendus. Finalement, la châtelaine donna son domaine à un régisseur. Le revenu fut partagé, une moitié pour le régisseur, une moitié pour la propriétaire. C'est en France, une ancienne pratique fort répandue, affermer sa propriété. Malheureusement, le régisseur mourut avant elle. Madame dut donner son bien en rentes viagères.