Tony, le rappeur de La Marechale
Le rap n'est pas toujours réservé à des jeunes de banlieue affublés de joggings et la casquette de travers, comme le veut une imagerie trop souvent répandue. à l'origine, le rap s'inspire des griots africains, sorte de troubadours, qui décrivent dans leurs textes leurs conditions de vie. Plus tard, les jeunes des banlieues en ont fait « leur musique » afin d'extérioriser leur mal-être. Mais cela n'est pas réservé aux quartiers dits « sensibles ». Preuve en est faite avec Anthony Lalanne, 25 ans, qui a grandi dans le petit port de La Maréchale, à Saint-Seurin-de-Cadourne, bercé par le rythme des marées de l'estuaire de la Gironde. Le jeune homme en est à son second album.
à 18 ans, il fait sa première scène au centre culturel des Tourelles, à Pauillac, puis tout s'est enchaîné : un premier album sorti en 2009 avec juste neuf titres puis « La voix de mon cœur » sorti en 2011 avec dix-sept titres. Et ce n'est pas tout. Tony a déjà onze ou douze titres en attente de finalisation.
Il parle de son vécu, de sa région, puise son énergie dans les personnes qui l'entourent et le soutiennent et n'aime pas les œillères. Mais ce jeune Médocain ne se prend pas trop au sérieux, continue de travailler comme vendeur de matériaux. « Je considère la musique comme une thérapie, elle m'a toujours aidé à surmonter les épreuves sans baisser les bras et beaucoup de personnes se reconnaissent aux travers de mes mots. Je reste cependant un romantique à la recherche d'un idéal. »
Samedi 10 mars, il était en concert à Montalivet pour le premier anniversaire de la discothèque Le Loft. De nombreux fans avaient fait le déplacement. L’ambiance était inoubliable selon le chanteur, ravi de pouvoir rencontrer son public. Le rap de Tony a vraiment l'accent du terroir médocain, parfumé aux embruns de l'estuaire, se fracassant contre les rochers du port. On sent qu'il est réellement très fier de ses origines.
Nadine Larqué
2012 source : Journal du Médoc du 16 mars 2012